De la formation PSSM* à l’atelier santé mentale, vigilance partagée

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*PSSM : Premier Secours en Santé Mentale

Beaucoup le savent maintenant, la santé mentale est la grande cause nationale 2025. Une évidence quand on sait qu’1 personne sur 2 connaitra des problèmes de santé mentale au cours de sa vie¹, que 18% des français présentaient des signes d’un état dépressif et 26% d’un état anxieux en 2023².

La formation PSSM, une évidence pour déstigmatiser et accompagner

« Face à cette réalité mais aussi parce que depuis des années, Ariane Conseil travaille à changer le regard porté sur les personnes en fragilité psychologique ou porteuses de troubles psychiques, j’ai suivi la formation PSSM il y a maintenant un peu plus d’un an » explique Cristelle Jacq, cheffe de projet.

« De fait, la santé psychique est un sujet encore tabou dans de nombreuses sociétés et les personnes souffrant de troubles sont confrontées à des phénomènes de stigmatisation voire de discrimination.
Cette stigmatisation peut avoir des conséquences graves, dissuadant les personnes de demander de l’aide et retardant ainsi leur accès aux soins. »

Ainsi, 1 personne sur 3 ne parlerait pas de ses troubles si elle en avait³ : un chiffre qui montre qu’il nous reste du chemin à parcourir !

2 jours de formation pour mieux comprendre la détresse psychologique et apporter un soutien adapté aux personnes concernées

Inspirée de la formation aux premiers secours physiques, la formation Premiers Secours en Santé Mentale (PSSM) permet de former des secouristes capables de mieux repérer les troubles en santé mentale, d’adopter un comportement adapté, d’informer sur les ressources disponibles, d’encourager à aller vers les professionnels adéquats et de savoir réagir en cas de crise.

« Nous pouvons nous appuyer sur l’expertise de nos psychologues du travail et sur le savoir expérientiel de notre réseau de pair-aidants mais la formation PSSM était clairement un plus pour nos accompagnements » explique Cristelle Jacq.

La formation permet de revenir sur les principales pathologies : dépression, troubles anxieux,  troubles psychotiques, addictions. « On aborde les signes et les symptômes mais, c’est l’aspect très concret, très opérationnel sur la manière d’approcher et d’accompagner les personnes concernées (notamment en période de crise mais pas seulement) qui a enrichi ma pratique ».

Une méthode structurée et structurante pour aider une personne en souffrance

Cette méthode a un nom : La méthode A.E.R.E.R.

Cet acronyme traduit une démarche en cinq étapes :

1. Approcher : en cas de signes de détresse, aller vers la personne afin d’évaluer le degré d’urgence en prenant soin de déterminer le bon lieu et le bon moment pour avoir une discussion ;

    2. Écouter : offrir une écoute active, bienveillante et sans jugement en utilisant des techniques d’entretien et d’écoute spécifiques ;

    3. Réconforter : apporter du soutien moral et rassurer en instaurant un climat de confiance et en informant sur les solutions existantes et en donnant de l’espoir ;

    4. Encourager : inciter la personne à s’orienter vers des professionnels compétents pour l’aider à aller mieux ;

    5. Renseigner : poursuivre la démarche de soutien en informant sur les autres ressources d’accompagnement disponibles, que ce soit au sein de l’entreprise ou un tiers (numéros d’écoute, livres, sites, applications, etc.).

    Une formation ouverte à tous mais pas forcément pour tous…

    Il faut commencer par rappeler que le secouriste en santé mentale n’est pas un psychologue ni un professionnel de santé mentale. Sa vocation est d’adopter les bons réflexes et d’orienter la personne en fragilité vers les professionnels de santé.

    « pour avoir suivi cette formation, il faut être conscient que le sujet de la maladie mentale peut être compliqué. Il y a une charge émotionnelle qu’il faut être capable de gérer ».

    Par ailleurs, la formation en tant que telle ne peut pas se suffire à elle-même : comme pour beaucoup de sujets, il faut de la pratique et un accompagnement car on parle de fragilité psychologique et d’humain ! Un temps de supervision, de partage de pratiques et de groupes de soutien peut être utile, voir incontournable.

    Enfin, toutes les organisations ne sont pas prêtes à mettre en place des formations et des dispositifs qui nécessite un investissement temps certain. Elles ne doivent pas non plus occulter la nécessité pour les entreprises d’agir en prévention primaire, c’est-à-dire agir sur l’organisation et les pratiques pour créer des environnement inclusifs.

    Des ateliers « santé mentale, vigilance partagée »

    La contrainte temporelle à laquelle sont soumises toutes les organisations actuelles et la difficulté à mobiliser les acteurs pour des formations nous a amenés à déployer des ateliers de sensibilisation de premier niveau. Au-delà de définir la notion de santé mentale, ses objectifs sont les suivants :

    • Apprendre à reconnaître les situations à risque et les signaux faibles chez soi ou chez l’Autre
    • Identifier les leviers permettant de prendre soin de sa santé mentale (et de celle de l’Autre)
    • Donner des clés de compréhension pour repérer, soutenir et orienter une personne présentant les 1ers signes de souffrance psychique.

    Cela permet aux participants de se positionner par rapport à la formation PSSM (se sentent-ils prêts à suivre la formation ? Comment envisagent-ils leur rôle de secouriste et l’après formation…) car la formation PSSM, accessibles à tous n’est pas forcément adaptée à tous. « Cet atelier présente l’avantage d’apporter un premier niveau d’information et d’aborder la question de la maladie mentale mais aussi des risques psychosociaux. Il peut servir de première marche à la formation PSSM mais pas nécessairement… ».

    [1] Source OCDE
    [2] Source Santé Publique France
    [3] Source Elabe pour Alliance pour la santé mentale (2024)