L’essai encadré pour prévenir la désinsertion

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Un dispositif expérimental prometteur

Expérimenté dans le Nord-Pas-de-Calais depuis janvier 2013, l’essai encadré est la possibilité offerte à un salarié en arrêt de travail d’effectuer un test en conditions réelles sur un poste aménagé. Un moyen supplémentaire de prévenir la désinsertion souvent précieux dans le cadre d’une démarche de maintien dans l’emploi ! Comment fonctionne l’essai encadré ? quel en est l’intérêt ? Retour d’expérience… 

La demande est à l’initiative du salarié. Il peut être en arrêt de travail total ou partiel (temps partiel thérapeutique). D’une durée maximale de 3 jours, la mise en œuvre de l’essai encadré nécessite l’accord préalable du médecin traitant et du médecin conseil de l’Assurance Maladie.

L’intérêt de l’essai encadré ?

Son intérêt est avant tout la possibilité d’agir dans une logique d’anticipation, un des principes clés du maintien dans l’emploi.  Il permet de tester les capacités résiduelles du salarié sur l’ancien poste de travail ou/et d’explorer d’autres pistes de reclassement. Il permet aussi d’avoir l’adhésion et l’implication du salarié et de l’employeur dans l’identification et la mise en place de la solution. « S’agissant de nos études ergonomiques, le salarié teste un poste de travail durant son arrêt, ce qui permet d’évaluer ses capacités en situation de travail et de rechercher les éventuelles solutions d’adaptation nécessaires », explique Aline Perdriel, consultante ergonome et psychologue du travail Ariane Conseil. L’essai encadré laisse ainsi tout le temps nécessaire pour mettre en oeuvre les aménagements et valider avec le salarié les conditions de la reprise, que l’on parle d’une reprise sur le poste initial ou sur un autre poste.

Autre exemple d’utilisation du dispositif ? l’essai encadré peut être également utilisé dans le cadre d’un bilan professionnel, en amont de la reprise effective. « Lorsqu’un salarié doit réfléchir à son orientation professionnelle, nous sommes alors dans un processus itératif fait d’entretiens avec nos psychologues du travail mais aussi de phases de maturation de la personne. L’essai encadré sert alors la validation du projet », explique Aline Perdriel.

Et pour la personne concernée ?

Pour le salarié, c’est la possibilité de reprendre confiance et d’être opérationnel dès sa reprise effective. Cette phase peut être compliquée et parfois longue, notamment lorsque le collaborateur n’a pas travaillé depuis un certain temps. Il a à s’approprier ses nouvelles conditions de travail (et parfois son nouveau poste), à reconstruire sa relation avec le collectif de travail… le tout parfois dans une organisation qui a évolué depuis son arrêt maladie.

En synthèse, l’expérimentation montre que l’essai encadré est un moyen de :
•  valider ou invalider la/les piste(s) identifiée(s)
• rechercher d’autres solutions si nécessaire
• préparer une reprise dans de bonnes conditions… c’est à dire en associant les acteurs, en anticipant les difficultés éventuelles et en laissant à tous (salarié, collectif et management) le temps de s’approprier les conditions dans lesquelles se fera la reprise.